En 2018 l’Union des Bistrots Mémoire a procédé à l’évaluation du dispositif Bistrot Mémoire pour comprendre et mesurer ses effets sur les personnes vivants avec des troubles de mémoire et leurs proches aidants, ainsi que sur les autres parties prenantes.

L’étude réalisée s’appuie sur 45 entretiens avec des porteurs de projet, psychologues, bénévoles, proches aidants, personnes vivant avec des troubles de la mémoire, partenaires, et l’observation de 5 Bistrots Mémoire. Un questionnaire a également été renseigné par 269 acteurs de 24 Bistrots Mémoire différents.

Les participants et participantes

Les Bistrots Mémoire accueillent en moyenne 2/3 de proches aidants et 1/3 de personnes vivant avec des troubles de la mémoire. 52% des participants viennent en « couple ». 8% de personnes vivant avec des troubles de la mémoire qui viennent seules aux séances.

Les participants arrivent souvent aux Bistrots Mémoire avec le sentiment d’être dépassés par la situation et des angoisses importantes. Face à cette situation, les Bistrots Mémoire sont l’occasion de « vider son sac » et de partager ses difficultés.

 

Le Bistrot Mémoire produit des effets dès les premières participations :

  • L’effet le plus direct et le plus immédiat concerne la création de liens sociaux avec les autres participants qui s’inscrivent dans le temps et en dehors des séances.
  • Le Bistrot Mémoire permet également une prise de recul sur sa situation : les participant.es apprécient de pouvoir exprimer leurs difficultés sans crainte d’être jugés (80%).
  • Les proches aidants progressent dans leur connaissance de la maladie et des solutions existantes : c’est l’occasion de bénéficier de conseils pour les aider dans leur quotidien (72%) et de mieux comprendre la maladie et ses conséquences (68%). Ils prennent conscience de leur rôle d’aidant et se sentent reconnus en tant que tel (68%).
  • La participation au Bistrot Mémoire en « couple », remet l’humain au cœur de cette relation, permettant de ne pas s’enfermer dans une relation « aidant / aidé ». Le Bistrot Mémoire peut devenir un espace où le proche aidant se laisse surprendre par ce que la personne vivant avec des troubles de la mémoire est capable de faire.

Les animateurs s’accordent sur la contribution que peut avoir le Bistrot Mémoire au changement de regard de la société.

  • Les bénévoles sont généralement familiers avec la maladie. Par leur participation, ils sont des vecteurs de renforcement du lien social, ils se sentent mieux outillés face à la maladie. Ils sont des relais vers leur entourage
  • Les bistrotiers en revanche sont peu familiers de la maladie et changent de regard sur la maladie pour la moitié d’entre eux. Les bistrotiers sont peu familiers de la maladie d’Alzheimer. En revanche, leur participation contribue a posteriori à changer leur regard et ils deviennent à leur tour des relais de transmission.
  • Selon les bistrotiers, les clients sont plutôt curieux de la démarche. Ils sont néanmoins peu nombreux à intervenir, excepté dans le cas de cafés associatifs où les clients sont plus habitués à participer aux différentes activités.
Télécharger la synthèse de l’étude

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